L’affirmation selon laquelle « le tri est inutile car tout finit en décharge » est infondée. En réalité, la France dispose de systèmes de traitement des déchets performants qui permettent de valoriser une part significative des déchets collectés et de réduire les coûts de gestion.
Chiffres clés du recyclage en France :
- Taux de recyclage global : en 2020, la France a atteint un taux de recyclage de 50 % des déchets (developpement-durable.gouv.fr).
- Déchets ménagers et assimilés : en 2021, en moyenne 48 % des tonnages collectés en France ont été valorisés pour leur matière (insee.fr).
- Emballages ménagers : en 2023, le taux de recyclage des emballages ménagers en France était de 67 % (citeo.com) :
- Verre : 86 %
- Acier : 86 %
- Papier-carton : 69 %
- Aluminium : 37 %
- Plastiques : 27 %
Importance du tri sélectif :

Le geste de tri de l’usager est essentiel pour optimiser la valorisation des déchets. Il permet de réduire la quantité de déchets envoyés en enfouissement, limitant ainsi la pollution. Chaque tonne de déchets évitée en enfouissement permet de réduire en moyenne de 500 kg le CO₂ émis.
Le tri des biodéchets et des emballages permet d’éviter que de l’eau, de la matière organique et des matériaux recyclables ne soient incinérés avec les autres ordures ménagères. En France, les biodéchets représentent 30 % des ordures ménagères résiduelles et peuvent être valorisés sous forme de compost ou de biogaz (Ademe). Selon notre dernière caractérisation les poubelles grises du territoire contiennent encore 48 % de déchets recyclables.
Enfin, le recyclage réduit l’extraction de nouvelles ressources en réintroduisant des matériaux recyclés dans les processus de production. Par exemple, le taux d’incorporation de matières recyclées est de 71 % dans la filière papier-carton et de 50 % dans celle de l’aluminium. En 2023, le recyclage des emballages en France a permis d’éviter l’émission de 2,3 millions de tonnes de CO₂.
Conséquences d’un mauvais tri

Un tri inadéquat entraîne plusieurs impacts négatifs :
- Risque pour les agents : les erreurs de tri exposent les éboueurs et les agents de tri à des blessures et à des problèmes de santé (ville-vif.fr).
- Risque pour les installations : les piles, batteries, déchets électroniques et bombonnes de gaz déclenchent des incendies et des explosions qui entrainent des dégâts considérables (citd-siredom.semardel.fr).
- Coûts financiers accrus : les déchets mal triés augmentent les coûts pour les collectivités et, par conséquent, pour les contribuables (siaved.fr).
- Perte de matières recyclables : les déchets recyclables jetés dans les ordures ménagères sont souvent incinérés ou enfouis, gaspillant ainsi des ressources précieuses (nextwaste).
Je paye de plus en plus cher alors que je fais le travail à votre place
Malgré la mise en place des Responsabilités Élargies des Producteurs (REP) et en dépit des directives de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), la gestion des déchets est une charge qui repose presque entièrement sur les collectivités et donc sur vos impôts. Vous retrouvez une partie (80%) du coût dans votre Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM). Bien trier permet de faire en sorte qu’elle augmente le moins possible, même si le seul moyen de la faire baisser est de jeter moins.

En moyenne, la gestion des déchets représente 8 à 15 % du budget des collectivités, et son coût a augmenté de 20 % en 10 ans. À titre d’exemple, une erreur de tri dans le bac de collecte coûte entre 70 et 150 € par tonne aux collectivités. Ces coûts supplémentaires résultent notamment de la nécessité de retraiter les déchets mal triés, ce qui augmente les dépenses de transport et de traitement.
Quelques exemples :
- En 2023, l’agglomération saumuroise a constaté que 25 % des déchets traités étaient non conformes, entraînant un surcoût de 4,95 € par habitant (france3-regions.francetvinfo.fr)
- De même, le SYDED 87, en Haute-Vienne, a enregistré en 2022 un surcoût d’environ 1 million d’euros dû aux erreurs de tri et aux incivilités (actus-limousin.fr).
Plusieurs facteurs contribuent à l’augmentation du coût de gestion des déchets en France :

- Augmentation de la fiscalité sur les déchets : la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) a connu une hausse significative, passant de 3€ la tonne en 2020 à 9 € en 2025 pour les déchets incinérés et de 18 € à 65 € la tonne pour les déchets enfouis (ladepeche.fr).
- Inflation et coûts opérationnels accrus : l’inflation générale impacte les dépenses liées à la gestion des déchets, notamment en ce qui concerne les coûts de main-d’œuvre, de carburant et de maintenance des équipements (climaxion.fr).
- Augmentation des volumes de déchets produits : la croissance démographique et les changements dans les modes de consommation entraînent une augmentation de la quantité de déchets à traiter (sinoe.org).
- Investissements dans les infrastructures : pour se conformer aux normes environnementales et améliorer les performances de traitement, les collectivités doivent investir dans la modernisation ou la construction de nouvelles installations (developpement-durable.gouv.fr).
- Fluctuation des marchés des matières recyclées : les variations des prix des matériaux recyclables peuvent affecter la rentabilité du recyclage (actu-environnement.com).
En 2021, la dépense intérieure de gestion des déchets en France s’élevait à 19,6 milliards d’euros, en hausse de 7 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est attribuée à la combinaison des facteurs mentionnés ci-dessus (developpement-durable.gouv.fr). Pour maîtriser ces coûts, il est essentiel de renforcer les politiques de réduction à la source, de promouvoir le tri sélectif et d’encourager le recyclage, afin de diminuer les volumes de déchets à traiter et les dépenses associées (infos.ademe.fr).
En conclusion, le recyclage est une composante essentielle de la gestion durable des déchets. Un tri rigoureux à la source est indispensable pour maximiser les taux de recyclage, préserver les ressources naturelles et minimiser les impacts environnementaux et sanitaires. Votre geste est la clé pour réduire notre impact sur le climat et limiter le changement climatique.